Energie Améliorer votre bilan
La réduction de la consommation énergétique est un des piliers de la future loi sur la transition énergétique. Une nouvelle dynamique se dessine avec notamment la norme Iso 50001, dans un contexte où un audit énergétique dans tous les secteurs sera obligatoire en 2015.
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Les économies d'énergie sont l'un des axes prioritaires de la transition énergétique programmée par le gouvernement, afin de réduire notamment la dépendance à l'énergie. La loi prévue sera présentée ce printemps au Parlement, discutée durant l'été et devrait être conclue d'ici à la fin de l'année 2014.
La consommation d'énergie finale de la France se stabilise autour de 154 millions de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep) par an et a vu son efficacité s'améliorer ces dernières années. En plus de quarante ans, l'intensité énergétique finale (le volume de tep nécessaire pour produire 1 million d'euros de PIB) a été divisée par deux. Et depuis 1990, l'efficacité énergétique a augmenté de 1 % par an et les émissions de gaz à effet de serre réduites de 6 % sur toute la période.
Réduire de 50 % la consommation
Les objectifs fixés dans la loi Pope (Programme des orientations de la politique énergétique) de 2005 vont encore plus loin puisqu'il est question d'une réduction de l'intensité énergétique finale de 2 % par an à partir de 2015 et de 2,5 % dès 2030 (loi Pope). Le paquet énergie-climat fixe également un objectif de 20 % d'économie d'énergie d'ici à 2020 sur la base de la consommation de 2005. Et la future loi de programmation de la transition énergétique prévoit une réduction de 50 % de la consommation d'énergie à horizon 2050.
Le secteur agricole participe à sa mesure à ces objectifs. Il représente toutefois la plus faible consommation d'énergie avec à peine 3 % de la consommation finale énergétique (voir ci-contre). Et, il se démarque avec la production d'énergie renouvelable. Toutefois, ces démarches ne sont pas forcément accompagnées d'une véritable politique énergétique que ce soit dans les entreprises ou sur les exploitations.
Cependant, deux éléments pourraient pousser à une prise en main plus structurée du dossier énergie. D'une part, en droite ligne de l'application d'une directive européenne de 2012 relative à l'efficacité énergétique, une loi française du 16 juillet 2013 rend obligatoire un audit énergétique, à réaliser au plus tard le 5 décembre 2015, pour les entreprises de plus de 250 salariés ou de plus de 50 M€ de chiffre d'affaires annuel. Cet audit a pour objectif de permettre aux entreprises d'identifier les domaines dans lesquels des économies d'énergie sont possibles et de proposer des solutions d'amélioration.
L'Iso 50001 pour gérer le dossier énergie
D'autre part, il existe désormais un système de management de l'énergie avec la norme Iso 50001, publiée courant 2011, et conçue pour améliorer la performance énergétique des organismes. Services Coop de France vient de formaliser une offre d'accompagnement des coopératives autour de cette certification encore peu développée en France et qui dispensera de l'audit énergétique. Des actions collectives vont être bientôt lancées comme en Midi-Pyrénées (lire p. 28).
Ces nouvelles donnes arrivent dans un contexte où nombre de coopératives et de négoces ont déjà réalisé un bilan carbone, suivi assez souvent d'actions diverses et variées, allant de l'éco-conduite à la réorganisation des transports. Par ailleurs, un observatoire de l'énergie du grain a été lancé en 2012 à l'initiative de Coop de France pour travailler à l'amélioration de l'efficacité énergétique des silos. D'autres ont établi des diagnostics de leurs installations à l'image de Sud céréales-Arterris, qui a fortement réduit la consommation de gaz d'un site. D'autres encore tiennent compte du défi énergétique dans leurs investissements comme le négoce Carré et son nouveau silo privilégiant les circuits les moins énergivores possibles (lire p. 29). L'éco-conception est en route.
Mieux accompagner les exploitations
Une approche plus globale du dossier énergétique pourrait également franchir le seuil de l'exploitation agricole. Une coopérative comme Unicor, en Aveyron, est en train de tout remettre à plat pour partir dans une nouvelle approche d'optimisation énergétique des exploitations agricoles. Le réseau Grignon Energie positive, dans lequel Coop de France est partie prenante avec onze coopératives dont la Cam (lire p. 30), devrait apporter sa pierre à l'édifice sur un dossier complexe dans sa résolution et aux multiples entrées. Outil de diagnostic produit par l'Ademe, ClimAgri peut apporter aussi sa collaboration à l'échelle du territoire. Quelques coopératives s'y investissent comme Unéal-Advitam et Fermes de Figeac (lire p. 31).
Ces actions peuvent se rencontrer sur les différents chantiers entrepris à l'échelle nationale ou régionale comme le plan de méthanisation en cours, le futur plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations, les programmes de développement ruraux régionaux ou encore les fameux certificats d'économies d'énergie avec de nouveaux objectifs en 2015 plus contraignants pour les fournisseurs d'énergie. Mais aussi, le plan de performance énergétique (PPE) des exploitations agricoles, lancé en 2009, et dont le devenir est en cours de réflexion.
DOSSIER RÉALISÉ PAR HÉLÈNE LAURANDEL
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